La guerre commerciale entre la Chine et les Etats Unis a repris de plus belle avec les annonces du président américain Donald Trump. Origine, nouveautés et conséquences sur les marchés financiers.

Chronologie de la guerre commerciale sino-américaine 

En Avril 2018, Donald Trump, actuel président des Etats Unis, a annoncé qu’une taxe sur l’acier et l’aluminium serait mise en place pour plusieurs pays dont notamment le Canada, le Mexique, l’Europe et la Chine. Suite aux accords commerciaux trouvés entre les Etats Unis, le Mexique, et le Canada, dans le cadre de l’AEUMC, ces derniers n’ont finalement pas eu à s’acquitter de la taxe. En revanche, les importations chinoises ont été directement frappées par cette nouvelle taxe. Pour justifier son action, le président Américain a parlé d’une “agression économique de la Chine” qui s’adonnerait à des “pratiques déloyales” ayant pour conséquence le ralentissement de certains pans de l’industrie américaine. 

Our Steel and Aluminum industries (and many others) have been decimated by decades of unfair trade and bad policy with countries from around the world. We must not let our country, companies and workers be taken advantage of any longer. We want free, fair and SMART TRADE!

Donald Trump, Président des Etats Unis.

En réponse, le gouvernement Chinois a annoncé l’arrivée d’une nouvelle taxe qui s’appliquerait à certains produits importés des Etats Unis. Le 7 Aout 2018, le gouvernement américain annonce une nouvelle taxe sur 50 Milliards d’importations chinoises. Enfin, le 18 septembre 2018, la “crise” atteint son paroxysme avec l’annonce de l’expansion de la taxe à près de 200 milliards d’importations chinoises. 

Guerre commerciale : De nouvelles sanctions annoncées pour le 1 er Septembre 2019. 

Alors que les tensions semblaient s’apaiser, les hostilités ont été relancées le 1 er Aout 2019. En effet, le président américain a annoncé que la taxe serait étendue à la quasi totalité des importations chinoises le 1er septembre 2019. 

Suite à cette nouvelle, le ministre des affaires étrangères chinois a rétorqué :

"Augmenter les taxes n'est pas très constructif et ce n'est certainement pas une bonne manière de traiter les problèmes commerciaux."

Wang Yi, Ministre des affaires étrangères (Chine)

Le gouvernement chinois a indiqué qu’il allait prendre des mesures contre cette nouvelle décision américaine dont notamment la suspension des achats de produits agricoles américains et éventuellement la création d’une nouvelle taxe sur les importations américaines.

L’échauffourée suit donc toujours son cours, non sans conséquences. 

Des conséquences significatives sur les marchés financiers

Suite aux annonces américaines et à la réponse Chinoise, une baisse significative est intervenue sur les principaux indices. En effet, le CAC40 a baissé de près de 5% en chutant de 5500 points à 5230 points. Le Dow Jones et le S&P 500 ont également subit une baisse significative de près de 1500 points (5%) pour le DJIA et de près de 200 points pour l’indice de Standard & Poor’s.

Par ailleurs, la monnaie chinoise, le Yuan, a fortement baissé face au dollars dans la même période de temps et a même enfoncé un support historique à 7 yuan pour 1 dollars. Ce taux n’avait plus été atteint depuis 2008 et a alimenté le discours de Donald Trump et de son gouvernement. En effet, le gouvernement, et plus précisément le secrétaire au trésor américain, a accusé la chine de manipuler les cours du Yuan pour provoquer une baisse artificielle du taux.

"China dropped the price of their currency to an almost a historic low. It’s called currency manipulation. Are you listening Federal Reserve? This is a major violation which will greatly weaken China over time!"

Donald Trump, Président des Etats Unis.

Malgré ses annonces sulfureuses, le gouvernement américain souffle le froid et le chaud. Donald Trump ne s’est pas montré totalement fermé à de nouvelles négociations avec la Chine mais souhaite en retour que les chinois consentent à plusieurs contraintes. Parmi ces contraintes, on retrouve notamment une augmentation des achats de produits agricoles américains et l’arrêt des subventions publiques accordées à ses géants du web, les BATX.

Face à ces dernières exigences du gouvernement américain, certains observateurs s’interrogent sur les volontés inavouées des Etats Unis. Est ce vraiment une politique protectionniste qui se met en place ou le souhait inexprimé de ralentir la croissance des pays émergents, principalement la Chine, qui pourraient, à terme, supplanter les Etats Unis sur le podium de l’échiquier mondial ?