Les spécialistes français du secteur sortent renforcés de l’année 2020 grâce à leur positionnement au cœur des préoccupations au sortir de la crise sanitaire.
Si 2020 a été difficile pour beaucoup d’entreprises, les sociétés de technologie, elles, s’en sont bien sorties, et même mieux que ça en Bourse. Aux États-Unis, le Nasdaq a volé de record en record, terminant en hausse de 44 %, tiré par les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) qui ont gagné entre 30 et 80 %. Mais à Paris aussi, nos champions ont affiché de belles performances l’an dernier, entre +13 % et +70 %, et les gains sont encore plus impressionnants sur cinq ans. Sans être immunisés contre la crise, leur positionnement et leur stratégie se sont révélés gagnants.
Paiements électroniques et télétravail
Le leader européen des services de transactions électroniques et des paiements, Worldline, est ainsi devenu numéro quatre mondial en achetant Ingenico. Dans un secteur à la recherche d’économies d’échelle, le mouvement de consolidation a accéléré en Europe alors que la crise sanitaire a bousculé les habitudes de paiement des consommateurs, et pas seulement sur internet. Pour preuve, l’adoption aujourd’hui par 1 Français sur 2 du paiement sans contact ou le basculement attendu, en Allemagne, entre paiements par carte et en liquide (selon Euromonitor International).
De même, le télétravail a souligné la nécessité pour les entreprises d’accélérer le passage au « cloud » et la transformation numérique, validant le positionnement de Capgemini, un des leaders du marché des infrastructures cloud, annoncé en hausse de 6,3 % l’an dernier, atteingnant ainsi une capitalisation de 210 milliards d’euros (estimations Gartner). De son côté, Dassault Systèmes table sur un bénéfice net par action en croissance annuelle moyenne de 13 % sur la période 2020-2024. En outre, on peut apprécier le timing de sa plus importante acquisition, finalisée en octobre 2019, à savoir le rachat de Medidata, qui positionne l’éditeur de logiciels 3D à la pointe de la médecine personnalisée.
La 5G aussi
Enfin, si l’industrie 4.0, l’internet des objets et les voitures électriques soutiennent les ventes des fabricants de semi-conducteurs Soitec et STMicroelectronics, l’arrivée de la cinquième génération de téléphonie mobile représente un vecteur de croissance forte supplémentaire. Particulièrement pour Soitec, spécialiste du silicium sur isolant. Un téléphone compatible 5G nécessite en effet 60 % de plus de ce matériau qu’un portable 4G. Or, il devrait s’en vendre 500 millions dans le monde cette année, le double de 2020. La croissance sera donc là, à condition que la guerre commerciale sino-américaine ne perturbe pas trop le marché.