Les industriels du luxe, qui sont au Cac 40 ce que les géants du numérique sont à Wall Street, sont appréciés pour leur statut de valeurs de croissance.
Quel investisseur ne connaît pas les KHOL ? Derrière cet acronyme se cachent les quatre industriels du luxe devenus les meneurs du Cac 40, qui leur doit une bonne partie de son rebond à des niveaux qu’il n’avait pas revus depuis 2000 : Kering, Hermès, L’Oréal et LVMH, qui ne cessent d’enchaîner les records.
Des capitalisations importantes
Les deux derniers sont aussi les premières capitalisations de la place de Paris, à plus de 300 milliards d’euros pour LVMH et à près de 200 milliards pour L’Oréal. Hermès, autour de 110 milliards, dispute au laboratoire Sanofi la troisième place. Comment ne pas évoquer aussi le petit Interparfums, dont la capitalisation tutoie désormais les 3 milliards, pour un chiffre d’affaires qui devrait se situer autour de 450 millions, seulement, cette année.
Un contexte difficile
Ces valorisations élevées sont le prix à payer pour des entreprises à nouveau en forte croissance. Les chiffres de 2020 et, surtout, ceux du premier trimestre 2021 ont réservé de très bonnes surprises, conduisant les analystes financiers à relever leurs objectifs de chiffre d’affaires et de bénéfices.
L’environnement reste pourtant perturbé pour ce secteur, toujours privé des touristes en Europe. Cependant, les KHOL ont bénéficié, dès la fin du deuxième trimestre 2020, de la reprise chinoise, spectaculaire pour les plus grandes marques. La deuxième économie mondiale ayant été confinée dès janvier 2020, elle s’est aussi normalisée plus tôt, avec un appétit de consommation plus fort que jamais. Les États-Unis constituent un autre moteur puissant pour le luxe, qui y dispose d’une clientèle surtout locale.
Au premier trimestre 2021, ces grands groupes ont plus qu’effacé le trou d’air de la crise, avec des chiffres d’affaires en progression d’environ 5 %, à périmètre et taux de change constants, par rapport au premier trimestre 2019. Par rapport à janvier-mars 2020, celui d’Hermès a bondi de 38 %, celui de LVMH de 30 % et celui de Kering (Gucci, Yves Saint Laurent…) de 21,4 %. L’amplification de la reprise économique mondiale, le redémarrage du tourisme et l’épargne accumulée pendant les confinements sont autant de raisons pour que ces joyaux français continuent de briller.