Derrière cet acronyme -GAFAM- se cachent les plus grands géants du web -Google, Apple, Facebook, Amazon, et Microsoft- et seuls ou regroupés, leurs chiffres sont vertigineux. Zoom sur des entreprises en passe de devenir plus puissantes que les Etats.
Sommaire :
En 2018 les GAFAM s’imposent comme 4ème économie mondiale.
Après avoir atteint la cinquième place du podium en 2017, en 2018 les GAFAM se sont hissés à la 4ème place avec une capitalisation boursière cumulée de près de 4250 milliards de dollars. En effet, pour ce faire une idée si l’on compare la capitalisation boursière des GAFAM au PIB des principaux pays du monde (même si ce n’est pas directement comparable), on peut entrevoir la puissance économique de ces entreprises devenues leaders de leur secteur.
Toutefois, ces chiffres, aussi impressionnants soient-ils, sont à nuancer. D’une part, on compare les chiffres de plusieurs entreprises non liées entres elles, à des Etats individuels sans tenir compte des différents accords qui peuvent les lier. Par exemple, l’Europe avec un PIB de près de 15500 milliards de dollars, génère beaucoup plus de richesses que les GAFAM. D’autre part, les GAFAM ne sont pas un “groupement d’entreprises” officiel. Il s’agit simplement d’une appellation permettant de les désigner. A priori, les richesses générées par chacun des membres des GAFAM devraient donc être comparées individuellement. Dans cette hypothèse, Facebook se trouverait à la 25 ème place derrière la Pologne et bien loin derrière la France ou les Etats Unis et Microsoft se situerait “seulement” à la 18ème place juste derrière l’Indonésie.
Des disparités significatives en terme de capitalisation au sein des GAFA.
Par ailleurs, au sein des GAFAM, il existe tout de même des disparités significatives. En effet, Amazon, Microsoft et Apple se battent pour la première place avec des capitalisations proches des 1000 milliards de dollars tandis que Facebook a une capitalisation inférieur de près de 50% (484 milliards). De plus, ces entreprises se distinguent également dans la manière dont elles génèrent ces chiffres démesurés.
Zoom sur les principales raisons qui tendent à expliquer l’hégémonie des GAFAM
Les GAFAM ont des modèles économiques et des stratégies bien distinctes. La recherche et développement et la valeur produite par les employés sont au coeur de ce modèle.
La recherche et développement
Avec un budget de près de 70 milliards de dollars, la recherche et développement est au coeur de l’activité des GAFAM. En effet, tous consacrent une partie significative de leur résultat au développement de produits innovants et cela participe indubitablement à leur évolution. Il existe tout de même des disparités entre les différents membres. Alors que Facebook consacre “seulement” 7.8 milliards de son budget en R&D, Amazon y consacre 22.6 milliards.
Des employés extrêmement rentables
Les chiffres sont à l’image de ces sociétés : démesurés. En effet, d’après un rapport fait à la commission boursière américaine en 2018, un employé de chez Facebook générerait 36 fois plus de valeur qu’un employé français moyen. Ce chiffre est légèrement moindre pour les salariés d’Amazon qui généreraient en moyenne “seulement” 8 fois plus de valeur qu’un salarié français. Ce sont les salariés d’Apple qui détiennent de loin le record avec une valeur générée 47 fois plus élevée que celle d’un employé français.
Les sources de revenus des GAFAM
Société Chiffre d'affaire (Md $) Bénéfices (Md $)
Google
136 31
Apple
265 52
Facebook 55 22
Amazon 232 10
Microsoft 110 16
Les GAFAM se distinguent également dans la manière dont ils génèrent leurs revenus. Alors que le chiffre d’affaire annuel de Facebook en 2018 était composé à plus de 95% de revenus issus de la publicité, le chiffre d’affaire d’Amazon était constitué à 67.5 % de revenus issus de la distribution, et celui d’Apple constitué à 62% de la vente de Smartphone. De son côté, Microsoft a généré 70.8 % de son chiffre d’affaire grâce aux ventes de windows et d’office. Seul google se rapproche de Facebook dans son modèle économique avec plus de 85% des revenus générés par la publicité.
Vers l’indépendance monétaire des GAFAM ?
Les GAFAM pourraient bientôt révolutionner les modèles économiques et politiques mondiaux. En effet, outre leurs impressionnants rendements, le développement de nouvelles technologies, dont notamment le projet Libra développé par Facebook, pourrait conduire à terme à l’indépendance monétaire des GAFAM.
Le développement de monnaies transnationales
Comme nous l’avions évoqué à l’occasion de notre article sur Libra, le projet Blockchain mené par Facebook, des entreprises commencent à développer des monnaies transnationales qui pourraient conduire au développement de nouveaux modèles économiques.
Si le projet Libra venait à se concrétiser et se développer de manière pérenne, d’autres sociétés, des GAFAM ou de leurs homologues chinois les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) pourraient aussi être tentés de développer leurs propres monnaies. Ce dernier point, relevé par de nombreux experts, inquiète autant qu’il fascine. Les pouvoirs publics américains, et japonais, ont exprimé leurs inquiétudes et appellent à la plus grande prudence tant les Etats que les particuliers et les entreprises potentiellement concernés.
Sommaire :
En 2018 les GAFAM s’imposent comme 4ème économie mondiale.
Après avoir atteint la cinquième place du podium en 2017, en 2018 les GAFAM se sont hissés à la 4ème place avec une capitalisation boursière cumulée de près de 4250 milliards de dollars. En effet, pour ce faire une idée si l’on compare la capitalisation boursière des GAFAM au PIB des principaux pays du monde (même si ce n’est pas directement comparable), on peut entrevoir la puissance économique de ces entreprises devenues leaders de leur secteur.
Toutefois, ces chiffres, aussi impressionnants soient-ils, sont à nuancer. D’une part, on compare les chiffres de plusieurs entreprises non liées entres elles, à des Etats individuels sans tenir compte des différents accords qui peuvent les lier. Par exemple, l’Europe avec un PIB de près de 15500 milliards de dollars, génère beaucoup plus de richesses que les GAFAM. D’autre part, les GAFAM ne sont pas un “groupement d’entreprises” officiel. Il s’agit simplement d’une appellation permettant de les désigner. A priori, les richesses générées par chacun des membres des GAFAM devraient donc être comparées individuellement. Dans cette hypothèse, Facebook se trouverait à la 25 ème place derrière la Pologne et bien loin derrière la France ou les Etats Unis et Microsoft se situerait “seulement” à la 18ème place juste derrière l’Indonésie.
Des disparités significatives en terme de capitalisation au sein des GAFA.
Par ailleurs, au sein des GAFAM, il existe tout de même des disparités significatives. En effet, Amazon, Microsoft et Apple se battent pour la première place avec des capitalisations proches des 1000 milliards de dollars tandis que Facebook a une capitalisation inférieur de près de 50% (484 milliards). De plus, ces entreprises se distinguent également dans la manière dont elles génèrent ces chiffres démesurés.
Zoom sur les principales raisons qui tendent à expliquer l’hégémonie des GAFAM
Les GAFAM ont des modèles économiques et des stratégies bien distinctes. La recherche et développement et la valeur produite par les employés sont au coeur de ce modèle.
La recherche et développement
Avec un budget de près de 70 milliards de dollars, la recherche et développement est au coeur de l’activité des GAFAM. En effet, tous consacrent une partie significative de leur résultat au développement de produits innovants et cela participe indubitablement à leur évolution. Il existe tout de même des disparités entre les différents membres. Alors que Facebook consacre “seulement” 7.8 milliards de son budget en R&D, Amazon y consacre 22.6 milliards.
Des employés extrêmement rentables
Les chiffres sont à l’image de ces sociétés : démesurés. En effet, d’après un rapport fait à la commission boursière américaine en 2018, un employé de chez Facebook générerait 36 fois plus de valeur qu’un employé français moyen. Ce chiffre est légèrement moindre pour les salariés d’Amazon qui généreraient en moyenne “seulement” 8 fois plus de valeur qu’un salarié français. Ce sont les salariés d’Apple qui détiennent de loin le record avec une valeur générée 47 fois plus élevée que celle d’un employé français.
Les sources de revenus des GAFAM
Société | Chiffre d'affaire (Md $) | Bénéfices (Md $) |
---|---|---|
Google | 136 | 31 |
Apple | 265 | 52 |
55 | 22 | |
Amazon | 232 | 10 |
Microsoft | 110 | 16 |
Les GAFAM se distinguent également dans la manière dont ils génèrent leurs revenus. Alors que le chiffre d’affaire annuel de Facebook en 2018 était composé à plus de 95% de revenus issus de la publicité, le chiffre d’affaire d’Amazon était constitué à 67.5 % de revenus issus de la distribution, et celui d’Apple constitué à 62% de la vente de Smartphone. De son côté, Microsoft a généré 70.8 % de son chiffre d’affaire grâce aux ventes de windows et d’office. Seul google se rapproche de Facebook dans son modèle économique avec plus de 85% des revenus générés par la publicité.
Vers l’indépendance monétaire des GAFAM ?
Les GAFAM pourraient bientôt révolutionner les modèles économiques et politiques mondiaux. En effet, outre leurs impressionnants rendements, le développement de nouvelles technologies, dont notamment le projet Libra développé par Facebook, pourrait conduire à terme à l’indépendance monétaire des GAFAM.
Le développement de monnaies transnationales
Comme nous l’avions évoqué à l’occasion de notre article sur Libra, le projet Blockchain mené par Facebook, des entreprises commencent à développer des monnaies transnationales qui pourraient conduire au développement de nouveaux modèles économiques.
Si le projet Libra venait à se concrétiser et se développer de manière pérenne, d’autres sociétés, des GAFAM ou de leurs homologues chinois les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) pourraient aussi être tentés de développer leurs propres monnaies. Ce dernier point, relevé par de nombreux experts, inquiète autant qu’il fascine. Les pouvoirs publics américains, et japonais, ont exprimé leurs inquiétudes et appellent à la plus grande prudence tant les Etats que les particuliers et les entreprises potentiellement concernés.